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9 juin 2011

Décès de Jorge Semprun

Décès de Jorge Semprun, un sage venu d'Espagne

Politique, écrivain, résistant, etc.

 
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Rédigé par Cecile Mazin, le mercredi 08 juin 2011 à 06h03

Annoncé dans les médias espagnols, le décès de l'écrivain, résistant - et ancien déporté du camp de Buchenwald - et homme politique Jorge Semprun est désormais officiel. Né le 10 décembre 1923 dans la ville de Madrid, il est décédé à l'âge de 87 ans, le 7 juin 2011.

Ce fils d'une famille espagnole aisée - père avocat, qui fut tour à tour avocat, gouverneur puis diplomate, Semprun aura eu l'occasion de faire ses études en France, après que la famille se soit décidée à fuir la guerre civile qui éclate en Espagne. Elève à la Sorbonne, il va adhérer rapidement au parti communiste, après être entré dans la résistance, en 1942.

En septembre 43, la Gestapo l'arrête. Le départ pour Buchenwald est inéluctable. 

À la Libération, en avril 45, il affirme préférer « l'amnésie délibérée pour survivre » ; lourd silence qu'il ne décidera de rompre qu'avec le livre Le grand voyage, en 1963. Mais l'année suivante, il est exclu du parti communiste, pour déviationnisme. 

Ce sera l'entrée définitive en littérature, et devant l'impossibilité dune action politique, celle qui relève de la plus pure création, estimait-il, il plongera dans la poésie. En 1969, il publie un nouveau roman, La deuxième mort de Ramon Mercader, qui obtiendra le prix Femina. Et cette même année, il travaille comme dialoguiste et adaptateur pour les films Z, puis L'aveu l'année suivante. Il est alors proche de Montand ou de Costa-Gavras, qui, sur i-Télé, a déclaré hier : « Je garde le souvenir d'un homme d'une grande humanité, d'un grand talent d'écrivain, et d'une connaissance de la politique parfaite. Il était d'une grande simplicité. »

De retour en Espagne, en 1988, il deviendra ministre de la Culture pour le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez, mais quittera ses fonctions trois ans plus tard. 

En 1996, il est élu parmi les membres de l'Académie Goncourt. 

Martine Aubry fut l'une des premières politiques en France à réagir à cette nouvelle. « Pour tous ses lecteurs, il restera l'inoubliable peintre de la nudité métaphysique de l'homme, comme il aimait à la désigner. » Et d'ajouter, citée par l'AFP : « Jorge Semprun avait mis son génie d'écrivain au service de la description de l'horreur de la déportation. Plus que des livres, ses textes portent le témoignage ardent de la souffrance et la clameur muette de tous ceux qui ne sont pas rentrés. »

La majorité de son oeuvre - une trentaine d'ouvrages - aura été rédigée en français. Et pour l'anecdote, ayant conservé la nationalité espagnole, Semprun n'aura jamais pu être élu à l'Académie française.

 

   Voir aussi par Jean-Pierre Bocquet.

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